Affichage des articles du blogue - Technique régateRetourner au blogueEnseignements Spi-Ouest France 2008
Les points réussis à consoliderBon placement sur les lignes de départ, sauf au premier départ, mais près d'une dizaine de bateaux se retrouvent coincés comme nous en dessous de la lay-line de l'extrémité gauche de la ligne. Nous partons avec les meilleurs bateaux à l'extrémité gauche qui s'avère favorable sur les quatre manches. Le circuit adopté est de se trouver à 2 minutes à l'extrémité gauche, de longer la ligne au vent jusqu'à 1minute 40 secondes avant le départ et descendant près du grand largue bâbord amure de trouver un trou entre les bateaux remontant tribord amure en virant de bord à environ 50 secondes , ce qui permet de revenir en vitesse sur la ligne en visant un point un peu à droite de l'extrémité de ligne. A chaque fois (sauf 1er départ) nous avons pu trouver le trou avec la place pour accélérer sous le vent, mais sans être dans la position la plus favorable, mais aussi la plus risquée d'être le bateau à l'extrémité gauche.La communication barreur/tacticien était bonne avec un placement très précis dans le trou repéré. Bon repérage des lay-lines : l'ensemble de l'équipage, en particulier la cellule avant a bien en tête l'approche de la lay-line et est parfaitement mobilisé sur le dernier virement que nous réalisons avec une grande rapidité et précision. Bon réglage lorsque débridé : A deux reprises nous étions un peu au delà du cadre, tout l'équipage l'a détecté et les régleurs ont bien surveillé l'adaptation du réglage du Solent. La différence était nette par rapport aux régates précédentes avec une capacité à tenir en vitesse par rapport aux voiliers proches. Les points d'améliorationAméliorer le rappel et les positions longitudinales sur le bateau: : Si l'on se réfère à l'observation des bateaux de tête on devrait être plus avancés : Jusqu'à 15N de vent, N°1 à l'avant des haubans, Piano entre haubans et 2ème chandelier, régleurs et tacticien entre les chandeliers 1 et 2.Au près le tacticien est maintenant toujours au rappel au niveau du premier chandelier, mais pas parfaitement car il double la veille des croisements par le régleur de GV. Il faut parvenir à ce que la veille du régleur de GV soit parfaitement fiable. Dans la phase de préparation du spi sur le dog leg (voir photo ci contre ou seul le piano est au rappel!) et à l'enroulage de la bouée sous le vent tout l'équipage doit être au rappel, le rangement est à réaliser depuis le rappel, c'est le régleur de GV qui est le plus disponible pour l'effectuer. Tout l'équipage doit être au rappel maximum dans les 10 à 20 secondes précédant un départ et, dans la brise ne pas en bouger dans la minute suivante qui est décisive. ManœuvresManœuvre d'affalage du spi : La particularité du Spi Ouest France est de présenter une porte sous le vent avec le choix d'enrouler l'une ou l'autre bouée, la bouée de droite (vue à droite dans la descente) étant enroulée pour une sortie au près tribord amure et celle de gauche pour une sortie au près bâbord amure.La gestion des winchs et de l'affalage du spi est différente . Dans tous les cas, il faut libérer le winch de roof tribord pour étarquer la drisse de génois avant l'affalage du spi. Si on enroule la bouée vue à droite, on ressort au près tribord amure, le bras de spi initialement sur le winch de roof tribord doit être positionné sur le winch de cockpit tribord . Ceci permet d'étarquer la drisse de génois. Le génois est prébordé sur le winch de cockpit bâbord. Le spi est alors affalé sous le génois si l'on arrive vent arrière tribord sur la bouée C'est l'inverse lorsque l'on enroule la bouée de gauche (cas courant des parcours bananes). L'automatisme de l'enchainement de ces actions n'était pas acquis et le tacticien devait donner les indications et vérifier l'exécution alors que les enroulages de bouée étaient très délicats du fait de la présence rapprochée d'autres voiliers. Dès que le solent est étarqué, dans la brise, le régleur de GV le règle pour le près. On avait un génois souvent insuffisamment bordé en sortie d'enroulage alors que c'est une situation où pour ne pas descendre sous les adversaires passés devant, il faut faire du cap et être au rappel et non à reborder le génois. Virements de bord : Ils sont toujours trop lents avec un retour trop tardif des régleurs au rappel qui est particulièrement pénalisant dans la brise. La descente du rappel des régleurs avant le virement est bien gérée avec une bonne synchronisation du déclenchement du virement par le barreur. Pour accélérer le retour au rappel dans la brise, le régleur allant sous le vent pour larguer l'écoute, la largue et bondit immédiatement au rappel sur le nouveau bord. C'est le régleur de GV qui reprépare le winch pour un prochain virement de bord. Le régleur qui borde ne peaufine pas son réglage, il donne quelques tours de manivelle et revient au rappel en laissant la manivelle en place, une fois que le bateau a repris de la vitesse, il va rapidement vérifier son réglage et enlever la manivelle. Empannages :Le N°1 peut réussir à empanner seul le tangon, mais avec l'aide du pianiste, par toutes conditions de vent, l'empannage de déroule plus rapidement avec un spi plus rapidement positionné. Rappel de la procédure : le pianiste aide le N°1 à empanner. Il se place sous le vent avant l'empannage, saisit l'ancienne écoute et y enclenche le tangon que le N°1 vient de décrocher du mat, il pousse cette extrémité du tangon vers l'avant puis aide le N°1 à crocher l'autre extrémité au mat. Réglage et conduiteFaire du cap après le départ :Sur les départs, nous n'avons pas réussi à tenir en cap par rapport au voilier juste sous le vent devant car nous avions un déficit de cap. Il faut noter que nous avions une vitesse correcte, le bateau juste au vent ne nous rattrapait pas . La cause de ce déficit de cap est probablement le réglage de la grand-voile, j'ai pu observer que les voiliers faisant beaucoup de cap devant nous avaient (en dessous de 16N de vent) une voile avec une bôme dans l'axe du bateau mais assez vrillée. Il faut aussi veiller dans les instants précédant et suivant le top départ que tout l'équipage soit au rappel maximum (ce qui a pu ne pas être le cas pour le tacticien et le numéro 1).Les différents modes de fonctionnement barre/réglage : cap, VMG (meilleur près), vitesse doivent être travaillés en entraînement et mis en œuvre en régate Régler au près : les régleurs ont bien intégré la position moyenne de la chute par rapport aux marques de la barre de flèche. Par contre, les positions des rollers en fonction de la force du vent ne sont pas intégrées alors qu'il suffit d'avoir mémorisé la fiche de réglage. Il faut arriver à ce que le réglage du solent et celui de la GV soient adaptés à l'objectif cap / VMG/ vitesse sans que le tacticien doive le rappeler. Ainsi par exemple, plus de cap = plus de pataras, voiles plus plates et plus bordées. L'observation de notre progression par rapport aux autres voiliers doit amener les régleurs à revoir le réglage ou à minima d'échanger avec le barreur, ainsi sur la manche annulée du dimanche alors que nous étions excellents en cap et en vitesse en tribord amure, en bâbord amure nous marchions moins bien que les bateaux proches, cela était du à un ORC trop plat. Réglage du spi : la position du tangon n'est pas toujours adaptée suffisamment rapidement, et il est nécessaire que le barreur donne plus d'indications sur sa trajectoire aux régleurs. Le tangon est souvent trop haut. CommunicationLa communication est toujours globalement insuffisante, l'amélioration est notable sur le positionnement par rapport au cadre, mais sur la vitesse, les trajectoires, les croisements, l'observation du plan d'eau, la communication reste insuffisante.Donner la distance à la ligne de départ:Sur les trois départs, réussis en positionnement, le barreur n'avait pas d'indication du numéro 1 sur la distance par rapport à la ligne, nous étions en conséquence en retrait d'une à deux longueurs par rapport aux voiliers proches. Observation de la flotte :Il n'y a pas encore suffisamment d'indications du piano sur notre position par rapport au parcours et sur les gains des adversaires partis d'un côté ou de l'autre du plan d'eau. Mais la situation n'était pas facile à analyser, dans la mesure où nous étions dans le paquet des dix bateaux de tête. Le vent était stable avec aucune option marquée droite ou gauche du plan d'eau. Même si le tacticien n'interroge pas en permanence, le piano doit signaler régulièrement les options et positions des bateaux de tête et des bateaux proches au classement général et dans la manche. Ainsi sur la manche2 du spi, alors que nous étions à la 10ème place sur la seconde descente, nous terminons 22 ème à cette manche sur un winch surpatté mais aussi parce que l'option à droite dans la première partie de la remontée n'était pas excellente et pas celle des adversaires juste derrière nous. Veille au près des croisements par le régleur de GV : Il doit adapter sa veille au risque de croisements. Les risques sont importants juste après les départs, après l'enroulage des bouées sous le vent, particulièrement si des voiliers ayant mal enroulé la bouée sont devant à quelques longueurs sous le vent, à l'approche de la bouée au vent lorsque l'on arrive sur les lay-line, lorsque l'on a un voilier sous le vent et devant, qui s'il vire peut provoquer très rapidement une situation de croisement. Dans ces phases de risques, sa veille est quasi permanente et il en informe en continu le barreur et le tacticien. Lorsque la situation est moins tendue, il donne une information précise au tacticien et au barreur au minimum toutes les 30 secondes : Clair, Voilier Bâbord passe devant, Risque croisement dans 10 longueurs, Voilier sous le vent derrière. Quand le croisement se précise, il veille en permanence avec les indications suivantes : On est devant, on est derrière, on le tape, il nous tape. Lancement et contrôle des manœuvres : C'est au pianiste et non au tacticien de suivre et contrôler le déroulement des manœuvres, en particulier sur les envois et affalages de spi. Il précise ainsi à l'affalage les changements de winch (bras à passer du winch de roof au winch de cockpit qui convient selon la manœuvre) et déclenche le séquencement de la séquence d'affalage depuis le hissage du génois, le rangement du tangon etc... Il faut ainsi parvenir à une autonomie de décision N°1 / pianiste sur la préparation de l'envoi et de l'affalage de spi. Le tacticien n'intervient que pour donner ses intentions et non pour diriger et séquencer la manœuvre. Ainsi pour un envoi, le tacticien dit "Envoi avec tangon", Pianiste et n°1 choisissent le moment le plus opportun (les autres équipiers sont au rappel, avant l'arrivée sur le dog leg) et suffisamment anticipé pour envoyer le spi au bon moment. TactiqueLa flotte était importante et sur un parcours très court pour le Spi Ouest France (1,2mille).Il n'y avait pas de bord obligatoire déterminé par le courant ou une bascule prévisible de vent. Nous étions en mode vitesse, éviter les dévents, ne pas sortir du cadre. Cependant il aurait fallu être plus attentif à des oscillations qui se sont présentées. Au vent arrière, nous n'avons pas toujours su gérer les dévents, ce n'était pas aisé dans ces bords très courts, on aurait pu défendre notre place en loffant au dessus de nos poursuivants ou en empannant. Mais en moyenne on n'a pas perdu de places sur le portant Maîtrise des choix tactiques : La perte rapide de cap sur les départs nous contraignait à une position passive sur la première remontée, on allait souvent sur le côté gauche pour cette raison et avec la majorité de la flotte, avec éventuellement des virements pour échapper aux dévents Sur les autres remontées, la bouée enroulée sous le vent déterminait le choix du côté du parcours, d'autant qu'on ne retraversait pas le plan d'eau pour éviter la perturbation des bateaux sous spi. Si l'on était gêné par des dévents en sortie d'enroulage, mais ce fut rare, on virait assez vite. Sorties du cadre : Nous sommes sortis du cadre, à grande distance sur la lay line bâbord à deux reprises. A l'approche à courte distance de la bouée de la lay line tribord, alors que nous sommes bâbord amure, nous virons au vent devant ou derrière des voiliers et nous faisons une ou deux longueurs de trop qui nous font passer la bouée derrière eux, alors que ces bateaux sont au dessus de la lay line tribord et qu'en virant juste sous leur vent, on virait la bouée devant eux. Il faut que le N°1 identifie bien la position par rapport à la lay line des voiliers qui croisent devant, le tacticien pourrait corréler l'annonce de la lay line par le N°1 avec le croisement à venir, si le N°1 a annoncé "Lay line" avant le croisement, on doit virer sous le vent du bateau qui croise en tribord amure. GréementHâle bas souple testé avec succès, il faut bien penser à mettre en place la drisse de spi comme balancine à l'envoi et à l'affalage de la grand voile.Les drisses ont été passées de 10mm à 8mm avec le problème que malgré un surgainage à 10mm, elles glissent dans les bloqueurs de gros diamètre, on doit donc les mettre sur les plus petits bloqueurs. L'écoute de GV est passée de 10mm à 8mm, mais il faut réduire un peu la longueur de la pantoire qui abaisse la poulie double. Un palan fin sur la bordure de GV, constitué de 6 brins (une poulie triple et une poulie double) s'avère très efficace. On étendra l'innovation à ce même dispositif sur le cuningham de GV , on pourra ainsi complètement bloquer la drisse de grand voile.
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