Conseils d' Antoine Croyère, fondateur de la classe Grand Surprise

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Antoine Croyère est le fondateur de l'association de la classe Grand Surprise, le rédacteur de la jauge et son actuel trésorier ainsi qu'un des associés du loueur ATR (il assure les nouveaux développements commerciaux).
Il ne se définit pas lui même comme un régatier de haut niveau mais a obtenu plusieurs bons résultats avec des régatiers de renom tant en Grand Surprise qu'en A35 (2ème au National Grand Surprise 2006,
4 éme au Spi Ouest France 2007 avec Christine Briand)

Petit temps : charger à fond l'avant pour diminuer la surface mouillée, le radeau de survie et le mouillage sont déplacés à l'avant du bateau.

La préparation de la carène est un point important : poncer au papier de verre l'antifouling qui passé au rouleau présente un aspect rugueux de «peau d'orange »

Réglage du mat :
D2 à peine pris car sinon ce sont eux qui reprennent une partie de la tension des verticaux, ua détriment des galhaubans qui tiennent la tête de mat et qui doivent seuls bénéficier de la mise en tension des verticaux
Concernant la valeur de la tension des verticaux, Antoine Croyère s'est doté d'un tensiomètre et a été prendre des valeurs sur les bateaux qui marchaient le mieux.
Le précintre est quasi nul : mat droit lorsque le pataras n'est pas pris.

Réglage du solent : rollers très avancés, la bordure du génois ne doit jamais être rectiligne mais s'incurver sous le vent. Il considère que le défaut des régleurs est de trop border le solent. Dans les petits air, la chute du solent est vue à l'extrémité de la première barre de flèche, autrement elle est vue 10cm à l'intérieur de la première barre de flèche.
Dans la brise, il reprend de la tension des D1 (un tour et demi), mais il n'est qu'à moitié convaincu de la pertinence de cet ajustement

Angles de descente au portant :
5N de vent 130° du vent réel
10N de vent 150° du vent réel
20N plein vent arrière
Remarque : ce sont les angles que l'on pratiquait en JOD 35, en attendant mieux il paraît logique de se caler sur les angles cible de descente du JOD 35 :
Force Vent réelAngle Vent RéelAngle Empannage
414080
814570
1015060
1216040
1517020
181800


Qualité des voiles : Il court avec des voile North en Milar/taffetas et il pense que l'effort doit être porté sur la qualité du génois, pour lui le spi est quasiment indifférent et la grand-voile s'use peu .

Bateau de tête du chantier Archambault : Il a démonté le hâle-bas rigide et les taquets avant...

Evolution prévisible de la classe Grand Surprise :
Les loueurs ATR et Rivages freinent les évolutions pour des raisons économiques : fragilité d'un spi asymétrique ou d'un génois. Les propriétaires individuels font pression par contre pour étendre le jeu de voile : Spi asymétrique, Génois, Spi symétrique de capelage de tête. D'après Antoine Croyère, des Suisses habitués au génois et au spi asymétrique n'ont pas trouvé de performances inférieures lorsqu'ils sont venus naviguer dernièrement sur les voiliers ATR.
Cependant, il semble y avoir une probabilité forte d'autorisation d'un spi de capelage de tête.

Présent et avenir du Grand Surprise :
Antoine Croyère considère que le Grand Surprise est le meilleur compromis du marché de la voile habitable notamment pour ce qui concerne son usage par les "marins d'entreprise". Bon marché, moins technique que beaucoup d'autres, Mumm par exemple, susceptible d'occuper équitablement 7 équipiers (c'est aussi cette raison qui motive son hostilité au spi asymétrique), doté d'un solent "lourd" utilisable jusqu'à 20 noeuds sans que tissu en pâtisse exagérément, le Grand Surprise version Croyère est un bateau quasi idéal pour la location à des amateurs. A titre d'exemple il cite le A35, deux fois plus cher pour un équipage équivalent. Confiant dans les capacités du bateau à répondre aux besoins du marché de la voile habitable d'entreprise, ATR envisage de se développer en Méditerranée, ce qui semble constituer une forme de garantie de pérennité de la classe.

Quelques points amusants :
Chez ATR les lochs sont réglés avec +10% d'erreur afin que les clients aient la conviction d'avoir un bateau rapide.
Il va faire la transquadra 'traversée de l'atlantique pour plus de 40 ans) en double en 2007 sur un A35. Pour lui le A35 qui est un bateau lourd a peu de chance de remplacer le Mumm30 bateau vif et surfant au vent arrière, de toutes façons ce remplacement n'interviendrait pas avant 2010.